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Diplômée en 2017, Badria a aussitôt accepté une proposition de contrat avec l’UNFPA et intégré le poste de santé d’Idjikoundzi, zone rurale à cinquante kilomètres de Moroni, la capitale.

Badria se souvient qu’il n’y avait qu’une infirmière à ce poste de santé qui s’occupait un peu de tout. « A mon arrivée j’ai su organiser le service et gagner la confiance de la population. Je me souviens avoir pris deux semaines pour sensibiliser les femmes sur l’importance d’aller au centre de santé pour les consultations prénatales, l’accouchement et la planification familiale. Pendant ces deux semaines, les consultations étaient gratuites pour gagner leur confiance et informer la population que désormais les femmes peuvent venir au poste d’Idjikoundzi et bénéficier de nos services».

Dans le poste de santé les difficultés se ressentaient à tous les niveaux.  La table d’accouchement était de mauvais état, pas d’eau, ni d’électricité et souvent elle faisait accoucher avec des bougies dans une cave.

« Quand les locaux ont été réhabilités par l’UNICEF, nous avons eu l’appui en équipements par l’UNFPA, ce qui nous a beaucoup soulagés. Nous avons réceptionné une table d’accouchement, une table d’examen, une boite d’accouchement, une lampe d’examen, et des kits d’accouchement pour les femmes, ainsi que beaucoup d’autres matériels» a-t-elle souligné.

«  J’ai organisé le service de la maternité dans le poste de santé et ça fonctionne comme ailleurs. J’ai mis à jour le registre et nous avons des données en temps réels. Actuellement nous enregistrons en moyenne par mois 6 accouchements, 30 Consultations Prénatales, 50 utilisatrices des produits contraceptifs et 2 évacuations médicales  par mois » a-t-elle ajouté.

Motivée par son travail, Badria s’est installée à Idjikoundzi. Les autorités locales lui ont réservé un accueil chaleureux car cela fait des années que la localité a demandé une sage-femme auprès du Ministère de la Santé sans succès.

« J’ai appris beaucoup de choses dans ce métier. Malgré que j’étais toute seule en tant que sage-femme et que c’était mon premier emploi après plusieurs stages pratiques, j’ai toujours demandé des conseils à mes ainées en cas de difficultés, et elles m’ont accompagné à distance. J’ai aussi bénéficié des formations organisées par l’UNFPA et le Ministère de la Santé qui m’ont permis d’enrichir mes connaissances et mon expérience » a-t-elle déclaré.

« Ce qui m’a marqué durant cette période c’est un accouchement par siège parvenu en retard à la maternité, impossible de faire le transfert à l’hôpital de référence car la femme était en dilatation complète. J’ai dû appliquer ce que j’ai appris en classe et heureusement la femme a pu accoucher et être sauvée avec son bébé » a-t-elle constaté.

En 2019, une deuxième sage-femme a été affectée par l’Etat dans ce poste de santé, ce a permis de mieux organiser les gardes des nuits et la prise en charge des patientes.

Badria accompagne les femmes enceintes du début de la grossesse aux premiers jours du nourrisson et les conseille pour le choix d’une méthode contraceptive afin d’espacer les naissances.

« Je remercie l’UNFPA qui m’a permis de réaliser mon métier dès ma sortie de l’école. L’UNFPA m’a donné cette opportunité en tant que débutante et j’ai pris l’engagement de ne pas le décevoir. Je m’en réjouis aujourd’hui car grâce à nos efforts les femmes d’Idjikoundzi accouchent dans des meilleures conditions et effectuent leurs consultations prénatales dans les délais requis ainsi que l’accouchement au centre de santé » a-t-elle conclu.

Depuis janvier 2020, Badria  a intégré la fonction publique conformément à l’engagement pris par le Ministère de la Santé pour le personnel de santé en contrat avec l’UNFPA durant 2 ans.