La communauté d’Oichili Dimani s’est fortement mobilisée hier 11 Juillet à la célébration de la journée mondiale de la population. Au cours de cette cérémonie plusieurs discours ont été prononcés dont l’objectif est de soutenir la planification familiale volontaire aux Comores. Le choix de la région d’Oichili pour abriter cette cérémonie ne s’était fait au hasard. L’UNFPA qui approvisionne le pays en produits de contraception moderne, soutient depuis l’année dernière le centre de district sanitaire d’Oichili en matériels, équipement et en ressources humaines notamment des sages-femmes qui travaillent tous les jours au service des femmes enceintes ou désireuses de faire la planification familiale.
En souscrivant aux Objectifs du Développement Durable (ODD) les Comores se sont engagées à réduire la mortalité maternelle et celle des enfants de moins de cinq ans à l’horizon 2030. A ce titre et à l’occasion de cette journée, le Gouvernement à travers le commissariat à la santé a annoncé au public le lancement prochain d’un projet d’appui à «l’amélioration de la disponibilité et de la qualité des services de santé de la reproduction et de la périnatalité dans le Centre de District Sanitaire (CSD) Oichili » un projet financé par le Gouvernement australien et mis en œuvre par le Fonds des Nations Unies pour la Population.
Le projet vise tout particulièrement le renforcement de la disponibilité et de l’accessibilité du paquet de soins obstétricaux et néonataux essentiels dans le CSD de Oichili en le dotant des équipements et des kits d’accouchement pour les populations les plus vulnérables et particulièrement des milieux ruraux et à faibles revenus.
Ainsi une campagne de sensibilisation sur la santé maternelle et la planification familiale sera une des activités phare de ce projet.
Dans notre pays selon l’enquête démographique et de santé et aux indicateurs multiples, communément appelée EDSMICS 2012, montre que 32 % des femmes actuellement en union ont des besoins non satisfaits en matière de planification familiale alors que l’accès à la planification familiale volontaire et sans danger constitue un droit fondamental. La planification familiale est donc cruciale pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes; c’est également un facteur essentiel de réduction de la pauvreté.
Quant au vice-président en charge du ministère de l’économie, la planification familiale doit nous interpeller tous. Tout le monde a sa part de responsabilité et le libre choix de faire le nombre d’enfants qu’il veut. « La planification familiale ne signifie pas limitation de nombre d’enfants mais l’espacement des naissances » a-t- il insisté.
En tant que pays à majorité musulmane, le coran n’a pas interdit la planification familiale mais au contraire il recommande d’allaiter les enfants pendant au moins 2 ans avant d’en faire d’autre.
Pour rappel, selon les données statistiques issues de l’Enquête Démographique et de Santé couplée à l’Enquête à Indicateurs Multiples connue sous le sigle de EDS/MICS, organisée en 2012 aux Comores, dans la catégorie des femmes en union, âgées de 15-49 ans, 49 % ne s’intéressent pas à la planification familiale, 31,6 % ont des besoins non satisfaits en planification familiale et 19,4 % seulement ont leurs besoins en planification familiale satisfaits. Ces statistiques sont encore alarmantes si on considère l’ensemble des femmes en âge de procréation (15-49 ans), elles sont respectivement de 66,5 %, 19,8 % et 13,7 %.