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A Mohéli comme à Anjouan, les sages-femmes ont célébré la journée nationale de la planification familiale et ont réalisé des activités de sensibilisation sur la planification familiale à l’endroit de la population.

Mohéli, une journée de repositionnement de la Planification Familiale

Les sages-femmes de Mohéli ont organisé une journée de repositionnement de la planification familiale à Mohéli, le lundi 23 novembre 2015. Il s’agit tout simplement de repositionner la planification familiale qui est en baisse aux Comores depuis 2012 et plus particulièrement à Mohéli. C’est sous une ambiance festive que la salle multifonctionnelle a accueilli les Autorités insulaires, le Maire de Fomboni, le Cadi de Fomboni, l’Assistant Représentant de l’UNFPA et d’autres personnalités ayant pris part à cette cérémonie.

Les femmes et les hommes venus de toute l’île ont pu être sensibilisés sur les avantages et les inconvénients de la planification familiale. Cette dernière a connu une régression dans l’île. Les femmes utilisant les méthodes contraceptives modernes diminuent de plus en plus à Mohéli, selon l’EDS-MICS de 2012, la prévalence y est de 9% pour les femmes en âge de procréer. «Il est urgent de passer à la vitesse supérieure pour renverser la tendance » a prévenu la présidente de l’Association des Sages-femmes de Mohéli.

« Des actions de sensibilisation telles que les conférences débats, les causeries, les émissions radiotélévisées seront organisées à partir du lendemain et durant deux semaines dans tous les districts sanitaires de Mohéli pour éveiller la population » a-t-elle ajouté.

Aux Comores, l’on constate que les croyances traditionnelles favorisant une fertilité élevée, les barrières religieuses et le manque d’implication des hommes ont aussi affaibli le niveau d’utilisation de planification familiale. La combinaison de ces facteurs a conduit à une baisse de l’utilisation de la contraception et à une augmentation des besoins non satisfaits en planification familiale dans tout l’archipel des Comores.

Le Commissaire à la santé a invité les couples à parler de la planification fami¬liale qui ne doit pas être un tabou au nom de la liberté d’expression. « La planification familiale doit faire partie de nos discus¬sions dans les couples avant même d’avoir le premier enfant. Plusieurs méthodes sont utilisées aujourd’hui pour favoriser cet engament. Les méthodes modernes de contraception nous permettent d’espacer les naissances, de nous protéger contre les maladies sexuellement transmissibles et de nous donner l’opportunité d’avoir des enfants quand nous en voulons et selon notre désir » a-t-il déclaré ».

A Anjouan la journée a mobilisé beaucoup de monde que prévu

L’ambiance était au rendez-vous à Anjouan. Contrairement à Mohéli, la journée était organisée en milieu rural dans la com¬mune de la cuvette à Dindri. Le Secrétaire Général de l’exécutif d’Anjouan, le Com¬missaire à la santé, les autorités insulaires, les sages-femmes et la population de cette commune ont répondu massivement à l’appel. La particularité de cette journée en dehors des discours traditionnels d’une telle cérémonie, était la présentation d’une pièce de sketch interprétée par des jeunes de la ville de Moya à Anjouan. 

Les acteurs ont mis en exergue et montré le vécu d’un mari qui n’arrive pas à ré¬pondre aux besoins de sa femme et de ses enfants mais qui n’arrête pas de faire des enfants tous les ans. Malgré les conseils des proches, des chefs religieux et du pro¬fessionnel de la santé, le mari n’a pas ac¬cepté d’adopter la planification familiale. La femme qui n’a pas cessé de demander à son mari d’utiliser les méthodes contra¬ceptives modernes est décédée pendant l’accouchement de son sixième grossesse en six ans d’union.

Ce sketch a interpelé plus d’un. Ces jeunes ont porté un message pour que la planification familiale soit considé¬rée comme une composante essentielle des soins de santé primaire et de santé de la reproduction. Elle joue un rôle important dans la réduction des taux de morbidité et de mortalité maternelle et néonatale, ainsi que de la transmission du VIH/SIDA de la mère à l’enfant.

A Ngazidja, les sages-femmes sont formées en soins obstétricaux et néonataux  d’urgence (SONU)

La Direction Régionale de la Santé de Nga¬zidja avec l’appui de l’UNFPA a organisé, du 14 au 18 décembre 2015 une formation des sages-femmes en soins obstétricaux et néonataux d’urgence (SONU) à l’hôtel Le Ravinala à Moroni.

L’objectif de la formation était de renforcer les capacités du personnel de santé notam¬ment des sages-femmes à assurer la prise en charge des soins obstétricaux et néonataux d’urgence de meilleure qualité. L’animation de la formation a été assurée par le Docteur Youssouf Mohamed Youssouf chirurgien généraliste du centre de santé de Mbéni et du centre hospitalier régional de Samba. Il s’agit de les montrer comment diagnostiquer les urgences obstétricales, comment prendre en charge les urgences obstétricales au sein des centres et l’organisation de la prise en charge à un niveau supérieur (référence).

Les participantes venaient de tous les 7 districts sanitaires de Ngazidja y compris les centres de santé. A la fin de la forma¬tion, le test d’évaluation a montré que 80% des participantes étaient satisfaites des connaissances acquises, des études des cas et de la méthodologie utilisées lors de cette formation. Les sages-femmes ont formulé des recommandations à l’issue de cette formation entre autres l’accompagnement dans le renforcement des capacités et l’uti¬lisation rationnelle des moyens de transfert des ambulances dans les centres.

Après cette formation, l’association des sages-femmes de Ngazidja a sillonné, pendant deux semaines, dix villages de Ngazidja afin de sensi¬biliser la population sur le thème de « la mater¬nité à moindres risques ». La sensibilisation est faite sous forme de conférences débats, des cau¬series éducatives, des caravanes dans l’Île et des émissions radio. Elles ont expliqué aux femmes et à leurs maris les avantages et inconvénients de la planification familiale. Elles ont sans doute évoqué les questions liées aux conséquences des accouchements clandestins pratiqués par les jeunes filles et le VIH-SIDA.

A noter aussi que les membres de l’association des sages-femmes de Ngazidja avaient bénéficié d’une formation du 1er au 4 décembre à l’école de santé sur la technologie contraceptive et la logistique PF en vue d’aider les sages-femmes à bien gérer le stock des produits contraceptifs dans leurs centres de santé respectifs.