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Interview de la Présidente de l’associa¬tion des sages-femmes d’Anjouan

Interview de la Présidente de l’associa¬tion des sages-femmes d’Anjouan

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Interview de la Présidente de l’associa¬tion des sages-femmes d’Anjouan

calendar_today 07 Mars 2016

Madame Fatima Halidani, la Présidente de l’associa¬tion des sages-femmes d’Anjouan

Elle s’appelle Madame Fatima Halidani, mariée et mère de 2 enfants. Elle est sage-femme diplômée d’Etat. Actuellement, elle est la chargée de la Santé Familiale à la Di¬rection Régionale de la Santé d’Anjouan et en même temps la présidente de l’Association des Sages-femmes de Ndzuani (ASFN).

Madame Fatima Halidani a fait 14 ans de services dans le Centre de District Sani¬taire de Mremani dont 11 ans de fonction de Major. Elle a commencé sa carrière de sage-femme traitante en tant que contractuelle du projet santé II (1995 à 1996). C’est en 1997 qu’elle est devenue fonctionnaire de l’Etat, assurant les accouchements, les consultations prénatales au Centre de District Sanitaire de Mremani dans le district de Mremani. Nous l’avons rencontrée en marge de la journée de planification familiale à Anjouan le 29 novembre 2015 et elle a bien voulu répondre à nos questions.

Quel rôle joue votre association des sages-femmes?

Je vous remercie de m’avoir donné l’opportunité de m’exprimer au nom des Sages-femmes de Ndzuani. L’Association a pour objectif général de contribuer à la réduction des mortalités maternelles, néonatales et infantiles. Le rôle de l’association est d’appuyer les autorités nationales et insulaires à mettre en œuvre les politiques et stratégies en matière de réduction de la mortalité maternelle y compris la planification familiale, pour ce faire chaque année l’association participe aux revues et à la programmation et intègre ses activités dans le plan de travail de la Direction Régionale de la Santé. C’est dans ce cadre que nous planifions les activés à réaliser durant toute l’année.

Notre association accompagne la Direction de la Santé, la Direction du Genre pour contribuer à la réduction de la mortalité maternelle, néonatale et infantile mais aussi pour lutter contre les violences faites aux Femmes et aux filles. La Direction Régionale de la santé nous confie certaines acti¬vités à réaliser sur le terrain notamment les activités de sensibilisation à savoir des conférences-débats, des causeries et des émissions radiotélévisées.

Lors de la célébration de la journée inter¬nationale de la Sage-femme nous avons organisé une semaine d’activités sur le ter¬rain à savoir des consultations prénatales gratuites, des caravanes de sensibilisation sur les thèmes suivants : la maternité à moindre risque, les avantages de la planification familiale, de la consultation prénatale, des accouchements dans les milieux hospitaliers, mais aussi montrer à la population les conséquences des accouchements à domicile et les conséquences des grossesses multiples rapprochées et précoces.

Quelle est le degré d’implication des membres dans l’association ?

Notre association compte une centaine de membres actifs. Les Sages-femmes répondent massivement et activement aux activités. Parfois même il y a des sages-femmes qui n’ont pas encore adhéré à l’association mais qui viennent participer dans les réalisations des activités. Je pourrais dire que l’implication est automatique à chaque fois que nous leur de¬mandons d’intervenir pour le bien être de la population.

Quelles sont vos attentes pour mener à bien vos actions sur le terrain ?

Pour la pérennisation et rendre plus dynamique notre association, nous aimerons d’abord avoir des formations continues surtout pour renforcer les capacités des sages-femmes dans le domaine de la gestion des programmes et nous demandons en fin à notre partenaire principal qui est l’UNFPA d’augmenter les moyens de financements pour pouvoir réaliser plu¬sieurs activités et participer aux assises nationales et internationales. Voilà en bref nos attentes pour que l’association avance dans des bonnes conditions.

Quels sont les difficultés que vous rencontrez dans l’Association ?

La principale difficulté que nous ren¬controns est la cotisation des droits des membres de l’association. Beaucoup d’entre nous sont des bénévoles ce qui pose problème au niveau des cotisations. Donc nous dépendons trop de l’UNFPA pour pouvoir réaliser nos activités. Ça serait mieux que les autres partenaires de la santé contribuent aussi sur le financement des activités de l’association et pas seulement par rapport au plan d’action de la direction régionale de la santé. Pour l’instant c’est l’UNFPA seul qui nous supporte.

Vous venez de célébrer la journée nationale de la planification familiale à Dindri à Anjouan, que pourriez-vous dire de cette cérémonie ?

La journée était une réussite. Je dirais que la population a répondu à notre sollicitation.

Les sages-femmes qui n’étaient pas de garde sont venues massivement assister à la cérémonie. Les Autorités de l’île et locales nous ont fait l’honneur de répondre à notre appel. J’espère que les autres activités prévues suite à cette journée se dérouleront dans des bonnes conditions (Des conférences débats, des causeries, des caravanes, des rencontres sportives de sensibilisation).

Quelles sont les ambitions de l’association dans les 5ans à venir ?

Je répète encore, nous aimerions avoir des sages-femmes cadres, nous plaidons auprès des autorités et de nos partenaires sur cette question de renforcement des capacités. Nous voulons que notre association soit un modèle par rapport aux autres associations des autres îles. Nous faisons partie de la fédération nationale des sages-femmes et de la confédération internationale des sages-femmes. Nous comptons profiter des échanges entre ces associations pour rendre service à la population surtout la plus vulnérable.

Avez-vous un dernier mot à ajouter ?

J’encourage les jeunes sages-femmes plus particulièrement les bénévoles à fournir beaucoup plus d’efforts, à cultiver l’ex¬cellence et à ne pas se décourager pour répondre à la demande de la population. Moi-même je suis passée sur ce stade de bénévolat avant d’être fonctionnaire. A l’état actuel elles ont la chance d’être formées au niveau national comme à l’extérieur.