L’Union des Comores vient de franchir un pas dans la prise en charge psycho-sociale des survivantes des victimes des violences faites aux femmes. Le Commissariat national à la Solidarité, à la protection sociale et à la Promotion du Genre en partenariat avec l’UNFPA vient de présenter lors d’une cérémonie d’installation et de prise de contact les psychologues recrutées pour les centres d’écoutes de Ngazidja, Anjouan et Mohéli afin d’assurer la prise en charge psychologique des survivant (e)s de violences basées sur le genre. Ceci répond en fait aux demandes pressantes de nombreux plaidoyers des travailleurs sociaux des services d’écoute et des ONG œuvrants dans le domaine de lutte contre les violences, qui n’ont cessé depuis plusieurs années, à faire appel à une prise en charge psychosociale des survivants de violence.
Pour l’UNFPA premier partenaire du Gouvernement de l’Union des Comores en matière de violences faites aux femmes, cette démarche va contribuer à atteindre les objectifs des 3 zéros transformateurs d’ici 2030 à savoir : zéro décès maternels évitables, zéro besoin non satisfait en planification familiale et zéro violence basée sur le genre y compris les mariages d’enfants.
Madame la Commissaire national à la Solidarité, à la protection sociale et à la Promotion du Genre représentant madame la Ministre de la Santé a loué les efforts de l’UNFPA pour venir en aide aux survivantes dans cet aspect psychologique qui était parfois négligé dans notre pays. Le traumatisme peut avoir des conséquences à long terme particulièrement dangereux pour le développement psychologique et psychosocial pour les victimes. « Il est primordial de changer de stratégie et de penser à des nouvelles innovations qui rendront chacun responsable des ses actes et se sente prêt à accompagner le changement de comportement pour un vrai engagement des communautés dans la lutte contre les violences basées sur le genre et doit être holistique. La prise en charge médicale des coups, des blessures et des viols est parfois facile à assurer et peut être pour un court temps. Cependant, tous les différents types de violence laissent des séquelles psychologiques, la plus part de temps, la prise en charge psychosociale est négligée et on enregistre des cas des suicides, des dépressions et de perte de confiance de soi, chez certaines personnes » a-t-elle déclarée.
« En ces temps de crise sanitaire, les données mondiales montrent une progression des cas des violences faites aux femmes, et celles des Comores n’y manquent pas. Ces violences étaient restées longtemps sous-estimées, malgré son ampleur. Heureusement, grâce aux efforts actuels de différents acteurs, ces violences commencent à être connues et publiées car elles constituent à elles seules une véritable pandémie qui concernent toutes les sociétés, toutes les cultures, toutes les couches sociales. La violence basée sur le genre met en péril la santé, la dignité, la sécurité et l'autonomie de ses victimes, mais chez nous, elle reste entourée d'une culture du silence » a-t-elle ajoutée.
Le chantier qui attend ces psychologues dans les centres d’écoute entre autres est de :
- assurer la prise en charge psychologique des survivant (e)s de violences basées sur le genre;
- renforcer les capacités des staffs actifs dans les centres d'écoute dans l'identification, l'écoute et l'orientation des victimes des violations des droits humains y inclus les violences basées sur le genre(VBG);
- assurer la sensibilisation de la population au sein de la communauté à travers les activités de la clinique mobile.
- référer les cas complexe nécessitant une prise en charge spécifique vers les acteurs des protections ayant des actions appropriées ;
- produire les rapports hebdomadaires et mensuels des activités réalisées.
Quant à la cheffe du bureau de l’UNFPA, Dr Edith BONI-OUATTARA a tenue à rassurer au Gouvernement de l’Union des Comores à travers le Commissariat national à la Solidarité, à la protection sociale et à la Promotion du Genre que l’UNFPA va accompagner ce combat de lutte contre les violences basées sur le genre à travers plusieurs appuis, parmi lesquels, un projet financé par l’ambassade de Japon et un autre financé par l’Australie en faveur des jeunes. Ces activités demandent l’engagement de tous acteurs impliqués dans ce combat.