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A l’occasion de la journée internationale de la sage-femme qui a lieu à Domoni Anjouan le 05 Mai 2017, Mme Faizlat et Mlle Anroifa racontent leur quotidien en tant que sage-femme. La cérémonie s’est déroulée en présence des autorités de l’Union des Comores et insulaires, des sages-femmes venues dans les 3 îles ainsi que la communauté d’Anjouan et de Domoni en particulier. Plusieurs discours ont été prononcés par la présidente de la fédération des sages-femmes, le représentant de l’UNFPA et le Gouverneur par intérim de l’Île d’Anjouan.  Nous avons recueillis quelques interventions des sages-femmes.

Je m’appelle madame Faizla Abdallah Said et je travaille à la maternité du CHRI de Hombo en tant que sage-femme. J’ai fait le choix du métier de sage-femme après mon bac. En ce moment-là j’aimais beaucoup les enfants et j’ai voulu apprendre un métier auquel je serais en contact avec eux.
 

J’ai eu une bourse pour poursuivre mes études au Maroc et je suis revenue au pays en 2010 et j’ai été retenue en tant que stagiaire à la maternité CHRI de Hombo. Durant 4 ans j’ai travaillé dur bénévolement avec les autres sages-femmes et je ne me suis jamais découragée. En 2014 je suis devenue fonctionnaire à l’issu d’un concours qui a été organisé à Anjouan. C’est un métier que j’admire énormément malgré les difficultés liées aux conditions de travail et à la situation des populations. Nous avons confiance en l’avenir de ce métier. A chaque année des nouvelles sages-femmes viennent s’ajouter à la liste et à chaque fois nous gagnons de l’expérience. Etre sage-femme aujourd’hui demande de la patience et du dynamisme. Il y a plusieurs sages-femmes qui ne sont pas fonctionnaires mais des bénévoles et font les mêmes taches que nous. Je les encourage à ne pas se décourager car les avantages sont énormes. Grâce à mon expérience et à ma détermination à ce métier j’ai bénéficié d’une formation au Tchad au moment où j’étais stagiaire par l’intermédiaire de l’association des sages-femmes dont je suis membre. Nous devons donc être présentes à chaque fois que les femmes enceintes nous sollicitent.

 

Anroifati Attoumani, une sage-femme

Anroifati Attoumane est une sage-femme très courageuse et dynamique. Elle fait partie des sages-femmes qui étaient engagées par l’UNFPA en 2014 pour prendre en charge les femmes enceintes et assurer leurs suivis jusqu’à l’accouchement. Elle a été recrutée au poste de santé d’Utsa à Anjouan. Ceux qui connaissent la localité d’Utsa pourront témoigner de la difficulté à y accéder. Utsa est une localité fortement enclavée dans les hauteurs du Nyumakele à Ndzuwani. Malgré la distance, Anroifati Attoumane traverse les collines de la ville d’Adda pour aller à Utsa à pied au moins 2H de temps de route tous les lundis matin et rentre à sa ville Domoni tous les vendredis après-midi s’il n’y as pas d’urgence. Parfois elle passe même les week-ends là-bas si nécessaire. Avant il n’y avait pas de sage-femme à Utsa. Les femmes accouchaient à domicile et en cas de complication elles sont transportées dans les épaules des hommes pour aller à Adda avant d’être transférée en voiture à la maternité de Domoni. Il y a eu des femmes qui ont perdu déjà leurs vies en voulant donner naissance à cause de cette situation.

 Depuis la présence de cette sage-femme les choses se sont améliorées et le poste n’a enregistré aucun décès maternel. Les femmes enceintes se sentent en sécurité, elles sont suivies en consultation prénatale, accouchement et planification familiale. Fin 2015 son contrat avec l’UNFPA a pris fin et elle est en attente d’être recrutée par les autorités de l’ile  comme cela a été stipulé dans le contrat. Depuis, cette date elle continue d’aller et travailler bénévolement pour aider ces femmes qui sont dans le besoin. Grâce à elle, plusieurs cas de décès mortels sont évités et les accouchements sont assistés par un personnel qualifié.